Poponguine 2022 : EDITORIAL

L’amour familial : vocation et chemin de sainteté

« L’avenir du monde et de l’Église passe par la famille. En effet, non seulement la famille est la première cellule de la communauté ecclésiale vivante, mais aussi celle de la société. En Afrique en particulier, la famille représente le premier pilier de l’édifice social. »[1]

Après deux années marquées par la crise sanitaire de la pandémie du coronavirus, – crise sanitaire pas encore totalement réglée-, « l’Eglise-famille » qui est au Sénégal et dans la sous-région se réjouit de renouer avec le pèlerinage marial de la pentecôte. Cette année, nos pères évêques ont choisi un thème qui tourne notre attention vers la famille :  l’amour familial : vocation et chemin de sainteté. 

Ce choix répond à l’initiative du saint père le pape François, de faire de cette année un temps d’évangélisation au sein de nos familles. La sainteté vécue au sein de la famille est plus que jamais une valeur à promouvoir aujourd’hui. En effet, « à l’imitation de la Sainte Famille, nous sommes appelés à redécouvrir la valeur éducative de la cellule familiale : celle-ci doit être fondée sur l’amour qui régénère toujours les relations en ouvrant des horizons d’espérance. En famille, on peut faire l’expérience d’une communion sincère quand elle est une maison de prière, lorsque les liens d’affection sont sérieux, profonds et purs, lorsque le pardon l’emporte sur les discordes, lorsque la dureté quotidienne de la vie est adoucie par une tendresse mutuelle et par une adhésion sereine à la volonté de Dieu. »[2]

L’attachement à la Vierge présente au sanctuaire marial de Poponguine connaît une intensité grandissante ; de nombreux fidèles aspirent à revenir une nouvelle fois honorer notre sainte Mère, notre dame de la délivrande, à l’occasion de ce pèlerinage prévu du 4 au 6 Juin. C’est individuellement, en famille ou en paroisse que tous seront accueillis à poponguine, où Marie les attend comme une Mère, les bras grands ouverts. C’est à son école, que les familles viendront apprendre à faire usage des trois mots essentiels que le pape François recommande pour une vie familiale évangélique, à savoir : « s’il te plaît » ; « Merci » et « pardon ».

Notre dame de la délivrande est une dévotion qui est née en Normandie en France, précisément dans le  diocèse de Bayeux-Lisieux. L’histoire attribue à monseigneur Regnobert l’institution de cette dévotion. Ce dernier a voulu aider ses chrétiens à se détourner du culte païen de la déesse Déméter, la déesse de la fertilité ; pour se faire il leur a proposé le culte de la maternité de Marie, qui est devenu notre Dame de la délivrande. Le terme « délivrande », désignant la localité où a émergé ce culte. Grâce à un autre évêque missionnaire, monseigneur Mathurin PICARDA, notre dame de la délivrande va s’implanter à Poponguine, devenant ainsi notre dame de Poponguine. Le tout premier pèlerinage ayant lieu ici le 22 Mai 1888.

Aujourd’hui, alors que nous vivons la 134e édition de cette démarche de foi, nous sommes reconnaissants à la Sainte Vierge pour tous les bienfaits qu’elle ne cesse d’accorder aux nombreux pèlerins, qui chaque année, viennent lui exprimer leur amour et leur confiance. La prière du pèlerinage cette année donne une attention particulière aux familles. Car, « C’est dans la famille, que mûrit la première expérience ecclésiale de la communion entre les personnes, où se reflète, par grâce, le mystère de la Sainte Trinité. C’est ici que l’on apprend l’endurance et la joie du travail, l’amour fraternel, le pardon généreux, même réitéré, et surtout le culte divin par la prière et l’offrande de sa vie »[3].

En souhaitant un saint et fructueux pèlerinage à tous les pèlerins, et à toutes les familles en particulier, faisons nôtre cette prière :

Prière à la Sainte Famille[4]

Jésus, Marie et Joseph
en vous, nous contemplons la splendeur de l’amour vrai,
en toute confiance nous nous adressons à vous.

Sainte Famille de Nazareth,
fais aussi de nos familles
un lieu de communion et un cénacle de prière,
d’authentiques écoles de l’Évangile
et de petites Églises domestiques.

Ainsi soit-il

[1] Jean Paul II, « Eclesia in Africa » N°80
[2] PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS  Dimanche 27 décembre 2020
[3] Pape François, « Amoris Laetitia », N°86
[4] Idem, N°325